La stratégie, le processus créatif
Une fois que l’idée s’est conceptualisée dans l’esprit du sujet (un ou plusieurs types de création, les procédés) via un des flux créatifs : flux immatériel ou intellectualisé, la dernière phase correspond à la stratégie, plus précisément le processus créatif.
Des flux créatifs aux différentes étapes du processus créatif
Le schéma ci-dessous va permettre de visualiser rapidement les différentes phases de la Création et leurs caractéristiques exposées dans différentes rubriques du site : Flux Créatifs, Types de Création et Stratégie.
Ce schéma est disponible au format PDF : Des flux créatifs à la stratégie et processus créatif.
Processus créatif, les étapes
Le premier niveau comporte trois aspects possibles et non obligatoires :
- Les connexions : il s’agit de l’ensemble des ‘systèmes de pensées‘ qui peuvent survenir en relation avec l’idée originelle, l’influence des procédés créatifs, et l’appropriation du concept par le sujet ou son adaptation par rapport au projet et ses contraintes.
- Le tri : dans le cadre d’une multitude de possibilités à la mise en oeuvre du concept, un tri naturel peut s’opérer par exclusion ou inversement.
- L’essentiel : au sens de hiérarchie, c’est à dire par ordre de priorité, d’importance, de nécessité afin de mettre en exergue l’essentiel.
Qu’en est-il de l’argumentaire ?
Dans la majorité des cas et surtout lorsque le concept dépend d’une organisation tierce, l’argumentaire va servir à exposer, à critiquer, à défendre ou à l’inverse écarter le projet. Les facteurs externes prennent une importance capitale et bien que l’idée puisse être pertinente, il se peut qu’elle soit écartée car son environnement n’est pas favorable pour son développement (manque de moyens, peur d’un investissement à risque etc.).
Cet argumentaire est très souvent appuyé par des études, des données chiffrées pour d’une part éviter la prise de position personnelle ou intellectuelle et d’autre part, agir sous le poids d’une certaine objectivité. Il est intéressant de noter que même sous couvert d’études et de données statistiques, la part de rationalisation est telle que l’intellectualisation devient le pilier de la réflexion. Le concept en lui-même perd de son potentiel rien que par le fait de le clôturer, de l’assujettir à X facteurs externes, sans pouvoir réellement mesurer les choses, sans pouvoir réellement anticiper quoique ce soit. Il s’agit d’une illusion que de penser en toutes choses ce qui ne peut être réellement mesurable et contrôlable.
Les choix stratégiques, un passage obligatoire
Cela concerne n’importe quel domaine, n’importe quel univers. A un moment donné, les décisions s’imposent. De ces choix stratégiques peuvent découler deux situations :
- La première étant l’arrêt du projet pour un court, moyen ou long terme ou son abandon,
- La deuxième étant d’avancer dans le projet. Même si le schéma ne l’indique pas, il convient de dire que l’abandon du projet peut évidemment intervenir à n’importe quel moment. Imaginons que dans cette voie, il aboutisse sinon les possibilités multiples viendraient brouiller la lecture du schéma. La première phase d’avancement démarre par un plan d’actions, puis une réflexion concernant les spécificités ou les contraintes, et enfin une étude ou test de faisabilité suivant les cas. A savoir, ce processus convient aussi bien à des entreprises ou des sociétés qui désirent déployer leurs activités, nouveaux produits ou services qu’à des artistes qui déploient leurs activités artistiques par différents moyens (utilisation de nouveaux supports, de nouveaux outils ou autre).
Les ressources et moyens
Ces facteurs complètement externes de prime abord s’intègrent alors complètement au projet à ce stade. Tandis que la stratégie a servi en partie à déterminer le QQOQCCP, c’est-à-dire Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Pourquoi ?, cette phase se révèle essentielle pour la mise en pratique.
La rétroplanification ou rétroplanning
Pour envisager un déroulement du projet, un état d’avancement et que toutes les actions soient effectives et non oubliées, cet aspect est indispensable dans la bonne conduite d’un projet. De la même manière, si je souhaite peindre une toile à l’huile, je n’aurai pas le même mode opératoire et planifié que pour peindre à la gouache ou l’acrylique, il faudrait que je tienne compte des temps de séchage sauf si j’intègre un accélérateur à mon mélange etc. Encore une fois, ce dispositif stratégique ne s’applique donc pas qu’aux entreprises.
Evaluations des résultats, de la stratégie et des objectifs
Evaluation des résultats et point de vue critique
Cette phase opérationnelle du projet comprend deux étapes distinctes :
- Mise en oeuvre : qualité du suivi (cela peut couvrir de la gestion de projet), actions (audit, tests et recettage), qualité des résultats avec éventuellement des perspectives additionnelles d’évolutions ou d’optimisations) etc.
- Point de vue critique : il est important de prendre du recul à ce niveau et d’adopter différents autres points de vue. Se mettre à la place d’Autrui, simuler une dimension de recherche ou de besoin etc.
Le tout étant de porter une attention temporelle dans cette démarche et d’aborder ces deux points à plusieurs reprises et à des moments différents.
Evaluation stratégique
Les principales questions à se poser :
- Est-ce que les résultats sont conformes aux choix stratégiques ?
- Est-ce que les résultats sont cohérents et pertinents ?
- Quels sont les nouveaux facteurs qui viennent enrichir, perturber ou remettre en question l’idée initiale ou les choix stratégiques ?
Parfois, il est intéressant d’observer qu’à ce stade l’idée peut évoluer ou se métamorphoser et arriver à son point de maturité alors qu’elle se détache de sa consistance initiale.
Evaluation et atteinte des objectifs
Les questions peuvent varier en fonction des projets, des univers, des domaines d’activité. Quelques exemples :
- Est-ce que les objectifs sont atteints et dans quelle mesure ?
- Quelles sont les prochaines évolutions à venir ? Ce qui renvoie au début du processus créatif mais avec une version plus allégée.
- Est-ce que le projet doit être entièrement revisité avec des systèmes d’exclusion et/ou rajout de nouvelles contraintes ou autre ? Ce qui renvoie au début du processus créatif en tenant compte du premier retour d’expérience.
- Est-ce que le projet doit être abandonné ? Quels sont les bénéfices à retenir (de l’avoir mis en place) ? Quels sont les retours d’expérience à prendre en compte pour une éventuelle nouvelle tentative à venir ? Quels sont les indicateurs et marqueurs importants qui ont fait émerger un nouveau projet (ce qui nécessiterait l’abandon de l’actuel) ?
Pour une société, il y aura une stratégie d’entreprise au sens global et des stratégies spécifiques qui concerneront et dépendront de chaque service. Dans le cadre d’une stratégie de communication externe, certains facteurs spécifiques seront à prendre en compte tout comme pour une stratégie digitale ou Web. Pourtant, elles pourront être toutes deux pilotées par le même service, tout dépend de l’organisation interne, la répartition des rôles et les compétences de chacun.